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samedi 2 juillet 2011

Circulation

4. La circulation

L'existence de l'esprit humain dépend de la libido comme la nature dépend de l'eau pour sa croissance. La circulation de la libido organise notre existence au sens de lui donner ses organes. 
Elle conditionne la croissance de notre identité si elle arrose nos choix et nous fait plonger dans le désarroi si nos initiatives manquent de libido. 
Celui qui n'arrive pas à capter la libido reste "désinvesti" et manque de consistance, il est effacé ; à l'inverse, celui qui capte trop la libido n'en donne plus aux autres qui deviennent comme ses objets.


Si la libido va dans le moi, des représentations de soi se construisent et une identité personnelle peut s'élaborer en détail, la visibilité de soi prend forme. Si la libido va dans les objets, ces objets acquièrent un statut spécial qui ne laisse plus indifférent.


Cette vision est efficace pour approcher la complexité du szondi. 
Il faut envisager la circulation d'une fluidité et se dire que là où va la fluidité se met en place des représentations, de l'adhérence, de la complexité et au final un enrichissement constant. Or, le szondi indique comment s'établit cette circulation de la fluidité au sein d'un psychisme. 
Chaque profil nous donne un portrait de la circulation libidinale en soi et envers les autres, selon différents angles de vue de notre vie intime.

Si la libido va vers le passé, le passé sera la condition existentielle du sujet au détriment du futur. Les représentations sur le passé deviendront plus nombreuses, plus détaillées, plus adhérentes, les désirs s'orienteront vers des personnes qui partagent ce goût pour l'ancien. Aux yeux du sujet, ces personnes apparaîtront souvent sympathiques d'emblée. Tout ce qui concernera le passé s'enrichera d'une manière ou d'une autre, la bibliothèque du salon montrera plus de livres d'histoire, la décoration intérieure sera de style ancien, les achats de la personne n'iront pas vers les designs trop modernes ou les vêtements à la mode. 
Une certaine inadaptation à des nouveaux outils (en l'an 2000, il s'agit de l'ordinateur, du GSM, de la télévision satellite, etc.) sera persistante. L'intelligence du sujet sera "lourde" pour comprendre des innovations mais sera pétillante de vivacité pour réfléchir sur des procédés classiques assez anciens.


Là où va la libido, tout devient plus convainquant. Et là où elle abonde, elle emporte la décision. 
Si la libido afflue en grande quantité dans un facteur et persiste à y affluer, c'est la conviction même du sujet qui dépendra dorénavant de ce facteur. Ceci est fondamental à comprendre car notre conviction est la clé de notre santé mentale, si la circulation penche trop dans un sens, elle va emporter notre conviction avec elle. Il faut donc préserver un équilibre général dans la circulation de cette fluidité et éviter qu'elle n'aille trop dans un sens car, pour nous, c'est un signe de pathologie parmi d'autres. 
C'est ce que nous appelons un signe de la toute-puissance : la libido est retenue par une position au détriment de toutes les autres et la conviction du sujet est faussée par cet excès. On dit habituellement dans le quotidien que la personne est butée, qu'elle délire, qu'elle a tendance à péter les plombs, qu'elle manque de discernement. Le facteur surinvesti nous permet de situer dans quel registre de la vie mentale cela se passe. 
Au test, nous pouvons donc voir les facteurs surchargés de cette fluidité et constater aussi que d'autres facteurs manquent complètement de cette fluidité. Concrètement, le sujet choisit des photos du même type en surnombre. La circulation de la fluidité est déviée vers ces facteurs.


La libido n'est pas illimitée, c'est une quantitée donnée qui ne peut pas être distribuée partout à la fois comme si on en avait à volonté. Si un domaine en reçoit plus, c'est au détriment des autres domaines. Notre clé d'analyse principale est d'envisager des problèmes de circulation libidinale et d'en décoder la signification dans chaque situation particulière, mais une autre clé d'analyse aussi importante est de savoir que cette circulation est limitée dans ses ressources. 
D'où, une plus grande quantité par là équivaut à moins par ici. Il s'agit donc d'envisager la vie mentale comme une circulation et une répartition.

Par exemple, du point de la circulation, il faut que la libido aille dans certains facteurs pour dire que le sujet est apte à se discipliner et à ne pas délirer, qu'il est capable d'obéir à la loi commune et qu'il peut néanmoins suivre une éthique personnelle dans sa vie ; toutefois, du point de vue de la répartition, il ne doit pas inonder ces facteurs de libido sinon il va se prendre pour la loi et imposer sa vision du monde. 
Tout est donc une question de mesure pour que cela circule bien.
 C'est en ce sens que nous préconisons cette idée que la santé mentale est d'occuper toutes les configurations factorielles, pour que ça circule bien.


La notion de répartition de la libido indique implicitement que la santé mentale doit tenir compte de la limite. La notion de circulation souligne le principe de continuité à l'oeuvre dans la vie psychique.


Si vous comprenez bien cette idée de circulation équilibrée d'une fluidité, vous entrez dans le coeur du raisonnement avec la notion de circuit. 
En effet, pour suivre et comprendre les mouvements de cette fluidité libidinale, nous utilisons des circuits.

La circulation vitale.


S'il y a bien une chose que le test de szondi permet d'appréhender, c'est la circulation de la libido. 
La libido circule et nous en tenons compte lorsque nous évaluons nos critères pour valider une configuration pulsionnelle saine ou malsaine.

Freud avait parlé de l'amibe qui rétracte ou déploie ses pseudopodes. 
Il y a une libido du moi et une libido "dans" des objets. Cela signifie qu'une fluidité part de nous et circule et que la circulation libidinale se fait entre soi et le monde. 
Cette circulation construit ou déconstruit notre rapport au monde.

Si une part de notre libido doit rester en nous pour consolider le Moi en tant qu' « ipséité » (rester le même que soi avec le temps), le respect des autres ou « altérité » est une part de notre libido que l'on donne sans retour comme une dîme à payer au Monde afin qu'il existe en nous. 
Si nous gardons notre libido pour notre propre usage, nous serons "riches" mais sans le Monde, autrement dit, nous risquons d'entrer dans une autofondation propice à engendrer un délire.

Il y a cette idée implicite que notre équilibre et la compréhension de « l'intelligence des situations » que nous rencontrons quotidiennement dépendent de cette libido que nous donnons pour habiter le Monde. 
Pour le dire autrement, celui qui ne donne pas au Monde se déconnecte de plus en plus pour maintenir son circuit fermé et finit par se dévitaliser parce que la continuité du Monde ne le traverse plus, il tourne à vide comme un pur signifiant sans signifié.


Le test permet d'estimer la proportion de libido qui reste en nous et celle qui circule vers le Monde. Il nous donne la possibilité de prédire si quelqu'un accepte les autres comme ils ou elles sont, ou bien s'il les voit comme des outils au service de sa jouissance et de sa propre justification.

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